La
bioacoustique quèsaco et pourquoi veut-on la développer pour le Râle des
genêts?
Il
existe encore des éléments qu'on ne maîtrise pas !
Le
Râle des genêts est une espèce en grand déclin et clairement menacée de
disparition à l’échelle nationale. Cette espèce bénéficie actuellement d’un
Plan National d’Actions coordonné par la DREAL Pays de la Loire et animé par la
LPO Anjou.
De
nombreuses études et suivis ont été menés sur cette espèce et beaucoup
d’organismes en France tentent de poursuivre les efforts de contractualisation
de Mesures Agro-Environnementales en faveur du Râle des genêts sur leurs
territoires.
Cependant,
le déclin continue et le Râle des genêts reste une espèce difficile à étudier
(mœurs nocturnes, évolution et nidification dans une végétation prairiale haute
et dense en période de reproduction, etc). Des suivis par baguage ou encore
télémétrie ont rapidement montré leurs limites avec peu d’informations en
retour…
De
nombreuses inconnues demeurent, notamment sur la taille de la population, la
démographie ou encore le ratio mâle/femelle.
Une
science qui se démocratise.
La
bioacoustique est une technique permettant d’individualiser un individu d’une
espèce à partir de ses émissions sonores. De nombreuses espèces ont fait
l’objet d’étude sur ce sujet et le Râle des genêts semblent être aussi un bon
cas d’étude ! Le principal intérêt est que cela permet de marquer un individu
sans le capturer donc diminue les dérangements et le stress pour les animaux
suivis.
L’ONCFS
est la première structure à évoquer la bioacoustique appliquée au cas du Râle
des genêts lors d’un séminaire LIFE en 2014.
Un
partenariat est établi entre l’ONCFS et un chercheur bioacousticien : Thierry
Lengagne. L’ONCFS se lance dans l’acquisition de matériels et commence
l’enregistrement de mâles chanteurs en Val de Saône. Le but étant dans un
premier temps de tester l’analyse de sons sur cette espèce.
N.B
: cette étude devait être intégrée dans le futur LIFE Milieux prairiaux en Val
de Saône déposé par l’EPTB Saône-et-Doubs mais qui ne verra pas le jour.
en
parallèle, d’autres initiatives commencent à émerger, notamment en Moyenne
Vallée de l’Oise avec une étude spécifique (commanditée par le CEN Picardie et
réalisée par Julian Pichenot).
Une
chance : le réseau râle des genêts se structure et prend de l'ampleur.
Dans
le cadre du PNA en faveur du râle, de nombreux acteurs du réseau se sont
retrouvés, fin mai 2016 à l’occasion de journées techniques dans les Basses
Vallées Angevines. À cette occasion, les participants ont pu aborder plus
spécifiquement la thématique des différents suivis menés sur le Râle des genêts
et plus largement sur l’avifaune prairiale. Lors de ces rencontres, le réseau a
fortement manifesté le souhait de travailler davantage sur la bioacoustique.
Des enregistrements tests ont même été menés dans les BVA lors de ces 2 jours.
Face
au grand intérêt pour cette nouvelle méthode qui permet d’individualiser les
oiseaux sans dérangement, la LPO Anjou à juger important d’organiser une
nouvelle JT dédiée. Elle a eu lieu le 24 novembre 2016 au lac du der.
Un
peu plus d’une trentaine de participants du réseau Râle des genêts ont donc
échangé sur les études menées par Thierry Lengagne et de Julian Pichenot.
Une
belle émulation a vu le jour et il a été décidé de travailler sur un programme
commun au niveau national.
Les
objectifs poursuivis
Le
but est de déterminer si la bioacoustique peut permettre de répondre à des
questionnements tels que
Au
niveau des contextes locaux
- Quelle
fidélité au site de reproduction ? avec potentiellement l’identification des
mêmes mâles chanteurs d’une année sur l’autre
- Quel
impact des inondations sur la répartition des mâles chanteurs et quelle
recolonisation potentielle suite à la décrue?
Au
niveau national
- Quel
impact des crues sur la population des Basses Vallées Angevines?
- Existe-t-il
un report sur des zones annexes comme la Champagne-Ardenne, la Picardie ou le
Val de Saône voire l’Alsace ?
Un
calendrier d'actions 2017-2018
Début
2017
- Recherche
de revendeurs pour le matériel conseillé par les scientifiques et techniciens
expérimentés du réseau
- Organisation
d'une session de formation de niveau 1 en avril sur la prise de sons et
réflexions autour d'un projet commun
- Diffusion
de la méthodologie de prise de sons et de formalisation des données
- Définition
des référents nationaux sur la bioacoustique
Été-Automne
2017
- Premiers
retours d'expérience des structures équipées de matériel
- Formation
de niveau 2 : analyse de données pour les référents
- Diffusion
d'une synthèse à l'ensemble du réseau sur la mise en œuvre du projet
La
formation de niveau 1 aura lieu les 24 et 25 avril 2017 entre Mâcon et Birieux